Discours du président 13 novembre 2022

Commémorations 13 novembre 2022

Nos revendications en quatre points

  • Améliorer le dispositif de secours et de prise en charge immédiate des victimes
  • Améliorer le dispositif d’identification des victimes et d’information des proches
  • Simplifier le parcours de prise en charge et faciliter l’information des victimes et de leurs proches
  • Améliorer les prises en charge des victimes et de leurs proches

13 novembre 2022, sept longues années se sont écoulées depuis cette terrible soirée au cours de laquelle 130 personnes ont perdu la vie et des centaines ont été blessés dans leur chair et dans leur âme par la folie de fanatiques terroristes qui s’étaient autoproclamés les bourreaux d’une prétendue justice divine.

Sept longues années ponctuées, il y a peu, par dix longs mois d’un procès douloureux mais nécessaire dont le verdict, selon les paroles de Madame l’avocate Générale Camille Hennetier « ne guérira pas les blessures, visibles ou invisibles, il ne ramènera pas les morts à la vie, mais il pourra au moins les assurer que c’est, ici, la justice et le droit qui ont le dernier mot. »

Ainsi la page de la justice est désormais tournée et l’on pourrait craindre que la mémoire ne s’étiole, qu’elle ne s’efface.

C’est pourquoi il est si important que des initiatives, comme celle-ci, que vous avez prise, vous représentants de la ville de Bagnolet, sur la proposition du Collectif de Parents de l’école élémentaire Jean Jaurès, puissent laisser une trace de ceux qui sont partis, qui ont été assassinés cette nuit-là.

Commémorer, c’est marquer par une cérémonie, le souvenir d’une personne, d’un acte ou d’un événement, c’est aussi se rappeler, se remémorer. Nous n’avons ni les uns ni les autres le moindre effort à faire pour que nous revienne en mémoire les faits que nous avons vécus ou l’être que nous avons perdu. Mais si les victimes n’ont pas besoin d’une commémoration pour que le souvenir s’entretienne, il en va différemment de tous ceux qui ne sont pas directement concernés. La mémoire s’étiole naturellement et il est besoin de la raviver régulièrement pour que la flamme ne s’éteigne pas.

L’oubli est partie intégrante du travail de deuil, il permet d’atténuer les traces lancinantes de la perte, de surmonter un peu l’épreuve et
de regarder à nouveau vers l’avenir. L’oubli – au demeurant toujours relatif – est un mouvement spontané́ des sociétés.

Notre époque a balayé le temps où l’oubli plus ou moins forcé était la règle après un évènement traumatique tels les attentats du 13 novembre 2015 pour faire de la mémoire une valeur cardinale, un nouvel impératif moral, un nouveau droit humain. L’entretien volontaire du souvenir est ainsi devenu la norme. C’est la conséquence d’un monde devenu plus ouvert et donc plus incertain. Les politiques de mémoire, celles des pouvoirs publics comme celles résultant d’initiatives privées, ont précisément pour objectif non seulement d’honorer les morts et d’en garder le souvenir vivace, mais aussi d’entretenir une continuité́, de rétablir un lien entre l’avant et l’après, de créer un pont par-dessus le fossé que peuvent creuser ces cataclysmes.

Et bien évidemment l’école, à tous ses niveaux, occupe une place prépondérante dans l’accomplissement du devoir de mémoire.

Et, oui, c’est bien là l’enjeu, cultiver la mémoire c’est se souvenir que cette nuit-là 130 vies ont été sauvagement ôtées à leur famille, et deux autres victimes se sont suicidées en 2017 et en 2022, ce sont près de 3.000 personnes qui ont subi un traumatisme qui les marquera à jamais au nom d’une religion dévoyée par les auteurs de ces attentats.

Ici à Bagnolet, à l’école élémentaire Jean Jaurès, les élèves apprendront qui était David Perchirin, ce qu’est une victime du terrorisme, ce que signifie la mot terrorisme, cette volonté d’imposer une opinion, une religion, un mode de vie en faisant régner la terreur.

Les professeurs des écoles s’y emploieront sans aucun doute et tout particulièrement à l’occasion de la commémoration des attentats, le 13 novembre de chaque année et à l’occasion de la journée nationale de commémoration des victimes du terrorisme le 11 mars.

C’est le devoir de savoir qui doit contribuer à combattre, à prévenir les tentations de radicalisation, ce mal qui s’installe dans trop de jeunes esprits.

Au nom de l’association 13ONZE15 FRATERENITE ET VERITE, au nom de ses adhérents et au nom de toutes les victimes des attentats du 13 novembre 2015, je dis notre reconnaissance à la ville de Bagnolet pour cette initiative et ce geste à la mémoire de David Perchirin assassiné au Bataclan le 13 novembre 2015.

Ce geste qui inscrit une marque indélébile pour toutes les générations d’élèves qui vont se succéder dans les décennies à venir. Pour dire à tous ces jeunes qu’ils doivent comprendre que le vivre ensemble nécessite des efforts quotidiens.

 Philippe DUPERRON, Président.

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