Discours du président 13 novembre 2019

Commémorations 13 novembre 2019

Nos revendications en quatre points

  • Améliorer le dispositif de secours et de prise en charge immédiate des victimes
  • Améliorer le dispositif d’identification des victimes et d’information des proches
  • Simplifier le parcours de prise en charge et faciliter l’information des victimes et de leurs proches
  • Améliorer les prises en charge des victimes et de leurs proches

13 NOVEMBRE 2019

Merci d’être présents autour de nous et d’être fidèles à ce rendez-vous dont nous aurions tous aimé qu’il n’ait jamais lieu.

Merci à la Mairie de Paris pour le soutien indéfectible apporté à l’organisation de cette journée, Merci Madame la Maire, merci Anne Hidalgo, merci aussi à François Vauglin, maire du 11ème arrondissement.

13 NOVEMBRE 2019, quatre ans se sont écoulés depuis la tragédie qui nous a touchés, les victimes décédées, les victimes blessées dans leur chair et dans leur cœur, les proches des victimes, mais aussi les riverains, les habitants des quartiers concernés et tous les parisiens.

Quatre années de deuil, quatre années de chagrin, quatre années dont on pourrait penser qu’elles suffiraient à atténuer la douleur, à cicatriser les plaies, pourtant de nouvelles victimes se déclarent encore aujourd’hui, conscience prise des dégâts au long cours, des couples se défont, des vies professionnelles sont encore bouleversées.

Mais aussi quatre années de résistance, de préoccupations, de sollicitations et de ténacité dans l’adversité. Nous veillons à ce que les photos de nos enfants, de nos parents, de nos proches et amis ne soient pas utilisées à mauvais escient et particulièrement à des fins politiciennes sans notre aval, nous veillons au respect, nous veillons à la mémoire.

Les domaines de préoccupations sont nombreux et l’action est loin d’être achevée.

13ONZE15 FRATERNITE ET VERITE.

LA FRATERNITE c’est aider les victimes dans leur parcours individuel, dans leur suivi médical, nous siégeons en alternance avec LFP au conseil scientifique du CENTRE NATIONAL DE RESSOURCES ET DE RESILIENCE inauguré en février dernier. Sur le plan médical c’est aussi participer avec SANTE PUBLIQUE France aux études longitudinales sur les séquelles des attentats pour les victimes en termes de santé publique.

LA FRATERNITE c’est accompagner et conseiller nos adhérents dans leur expertise FGTI:

C’est les accompagner dans leur travail de deuil en leur proposant puis en organisant des temps de recueillement au BATACLAN,

C’est contribuer à la réflexion sur l’amélioration de l’annonce des décès impulsée par la Déléguée Interministérielle à l’Aide Aux Victimes, Elisabeth PELSEZ qui vient de remettre son rapport à Madame la Ministre de la Justice il y a quelques jours. Nous avons rappelé les épouvantables moments que nous avons vécus à l’Instituts Médico-Légal les jours qui ont suivi les décès et les douloureux manquements dans le fonctionnement de cet institut dont nous avons tous souffert.

LA FRATERNITE c’est travailler ensemble avec Life For Paris à chaque fois que l’occasion nous en est offerte, c’est défendre ensemble la même cause.

LA FRATERNITE c’est participer au travail de mémoire.

CHATEAUBRIANT dans ses Mémoires d’Outre-Tombe écrit : « Tous les peuples ont fixé des anniversaires à la célébration de leurs triomphes, de leurs désordres ou de leurs malheurs, car tous ont également voulu garder la mémoire des uns et des autres. Nous avons eu des solennités pour les barricades, des chants pour la Saint Barthélémy, des fêtes pour la mort de Capet ; mais n’est-il pas remarquable que la loi soit impuissante à créer des jours de souvenir tandis que la religion a fait vivre d’âge en âge les saints les plus obscurs ? ».

Eh bien cet écueil a été évité puisqu’au contraire le Président de la République a décidé que la journée du 11 mars serait désormais le journée Nationale consacrée à la Mémoire de toutes les victimes du terrorisme. La date du 11 mars 2004 étant celle du 1erattentat islamiste commis sur le sol Européen à Madrid.

Le Comité Mémoriel avance à grands pas sur la conception d’un Musée mémoriel destiné à comprendre et à prévenir le terrorisme. Il se situera dans le cadre géographique du grand Paris. Que telle ou telle association, dont aucune n’a (selon une expression désormais célèbre) le monopole du cœur, revendique la paternité de l’idée de ce musée importe moins à nos yeux que la contribution que nous sommes tous invités à y apporter pour qu’au final ce musée réponde aux 3 canons de FORCE (dans la durée) d’UTILITE (pour les sociétés) et de BEAUTE.

La commission mémorielle parisienne avance elle aussi sur la conception du lieu de mémoire consacré aux attentats du 13 novembre, cette année un pas a été franchi avec l’aménagement de clous à l’image symbolique de la Ville de Paris sur un parcours reliant l’entrée du Bataclan à la plaque portant le nom des victimes qui ont perdu la vie dans la salle.

Nous travaillons tous ensemble, Mairie de Paris, LFP et nous-mêmes.

LA VERITE

C’est évidemment se préparer et préparer avec nos avocats cette échéance désormais connue du procès qui devrait se tenir des mois de FEVRIER MARS aux mois de JUILLET AOUT 2021. Les contraintes matérielles et financières (le choix de l’ancien Palais de Justice de Paris, sur l’île de la Cité est désormais quasi acquis) et les enjeux psychologiques et historiques (ce procès sera filmé pour en conserver la mémoire historique) ces enjeux sont énormes.

LA VERITE c’est continuer à s’informer et à informer pour tenter de comprendre cette folie meurtrière,

C’est aussi continuer dans la mesure de nos moyens à prévenir la radicalisation en témoignant dans les écoles, dans les collèges, les lycées et aussi dans les prisons.

Je ne veux pas conclure sans évoquer la dernière communication du FGTI et l’article paru dans le journal les Echos daté du 6 novembre. Il est en effet regrettable que le FGTI choisisse chaque année une date proche des événements qu’il a pour mission d’indemniser pour assurer sa communication et de ses bilans d’étape en forme de COCORICOS.

Les chiffres communiqués par le FGTI sont relayés sans que certains journalistes ne perçoivent la désinformation sous-jacente.

Les associations de victimes rappellent :

  • Qu’aucune victime des attentats n’a choisi de l’être ;
  • Que l’indemnisation qui est versée par le fonds de garantie ne couvre qu’une partie du préjudice incommensurable subi ;
  • Que cette indemnisation est souvent le fruit d’un combat entre la victime et l’institution qui ne prend pas en compte les particularités du préjudice et certaines douleurs ;
  • Que l’indemnisation n’enrichit personne et que nous sommes très loin des standards internationaux en la matière.

Les associations de victimes considèrent comme particulièrement déplacée cette communication en trompe l’œil qui laisse croire que des victimes perçoivent de fortes sommes. Tel n’est pas le cas.

Il doit être su qu’en moyenne, la perte d’un enfant est indemnisée à hauteur de 50.000 €.

Enfin, lorsque les Echos indiquent en titre que le coût des attentats du 13 novembre pourrait atteindre 250 millions d’euros, il est rappelé à cette rédaction qu’une victime n’est pas un coût mais un être souffrant dans sa chair ou un parent endeuillé de la perte d’un proche.

En tant que de besoin, les associations s’étaient déjà insurgées contre les Echos qui avaient publié quelques semaines après les attentats un supplément concernant la promotion de champagne en soulignant qu’ils levaient leurs verres à ceux qui ne le pouvaient plus !!!

Si les Echos mettent en avant une action du fonds de garantie, il serait peut-être nécessaire qu’ils perçoivent qu’au-delà des chiffres, le respect dû aux victimes s’étend même à eux.

Pour conclure, la vie de notre association, c’est l’ensemble de toutes ces préoccupations, c’est l’ensemble de toutes ces actions, mais c’est aussi la VIE grâce à la SOLIDARITE.

Merci à tous.

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