Des questions sans réponses…

Des questions restent sans réponse...

Nos revendications en quatre points

  • Améliorer le dispositif de secours et de prise en charge immédiate des victimes
  • Améliorer le dispositif d’identification des victimes et d’information des proches
  • Simplifier le parcours de prise en charge et faciliter l’information des victimes et de leurs proches
  • Améliorer les prises en charge des victimes et de leurs proches

Les victimes et familles de victimes des attentats du 13 novembre 2015 s’étant portées parties civiles ont rencontré, les 24, 25 et 26 mai derniers, les six magistrats en charge de l’instruction relative à ces attaques sans précédents, ainsi que des membres du Parquet chargés des affaires de terrorisme. Ces rencontres ont, à chaque fois, duré plusieurs heures, au cours desquelles M. le juge Christophe Teissier (responsable de la section anti-terroriste au Parquet de Paris) a exposé les éléments actuellement disponibles dans le dossier d’instruction.  Les  parties civiles ont également pu échanger avec les juges sur les attentats, leurs préparatifs, la poursuite des responsables etc.

 

Cette rencontre a renforcé notre confiance dans le travail des juges et dans leur détermination à faire la lumière sur les attentats du 13 novembre 2015.

 

En revanche, les limites de l’instruction se sont clairement fait sentir et deux interrogations majeures restent sans réponse :

  • Ordre donné de non-engagement de la force « Sentinelle » -présente à proximité du Bataclan- pour venir en appui des policiers de la BAC, le 13 novembre au soir. Quelle a été la chaîne de commandement ? Quelle est l’utilité d’une présence militaire si cette dernière n’est pas autorisée à intervenir en cas d’attaque ?
  • Connaissance par les services de renseignement de menaces contre le Bataclan (en 2008/2009) et contre des « lieux de concerts » (à l’été 2015). A quoi ces informations ont-elles servi ? Comment ont-elles été traitées ?

Ces deux points ne relèvent pas de l’instruction, qui cherche à identifier les auteurs des attentats du 13/11, leurs commanditaires et circonstances exactes. Il est pourtant essentiel pour les victimes et leurs proches d’avoir des réponses à ces questions.

Ces interrogations sont renforcées par le refus des autorités de l’Etat de procéder à une enquête interne pour comprendre ce qui n’a pas fonctionné au sein des services de renseignement, en amont et le soir des attaques du 13 novembre.

L’Assemblée nationale a créé, en janvier dernier, une commission d’enquête parlementaire « relative aux moyens mis en œuvre par l’état pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier 2015 ». L’unique audition organisée par cette commission pouvant répondre à ces questions qui ne se soit pas déroulée à huis-clos est celle de M. Bernard Cazeneuve, qui a fait preuve d’une satisfaction déconcertante au regard du terrible bilan de l’année 2015. Aucune remise en question des moyens et services n’a été envisagée.

 

A nos yeux, ces questions sont cruciales et doivent permettre à l’Etat français de mieux prévenir de futurs actes terroristes sur son sol.

La commission d’enquête doit recevoir plusieurs ministres concernés par ces questions cette semaine : Jean-Jacques Urvoas, garde des Sceaux, ministre de la Justice et M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, le 1er juin et M. Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, le 2 juin.

 

Nous demandons solennellement aux membres de cette Commission d’interroger les autorités compétentes sur les éventuelles défaillances rencontrées et à en faire état dans leurs comptes rendus.

 

Nous rappelons à la Commission, qui a reçu les victimes et leurs proches dès le début de ses travaux, qu’elle s’est engagée auprès d’eux à faire la lumière sur les dysfonctionnements constatés et à en tirer les leçons nécessaires.

Nous renvoyons donc les trente parlementaires qui la composent à leur promesse et espérons que notre audition n’aura pas été qu’un message compassionnel de circonstance envoyé à la Nation.

 

Les victimes du 13 novembre et leurs proches s’inquiètent de constater qu’aucune leçon n’a été tirée des attentats de novembre 2015 (et de ceux qui les ont précédés en janvier), concernant la lutte contre le terrorisme et la protection des citoyens français.

 

Nous ne nous résoudrons pas à ce que nos souffrances soient inutiles et à ce que les enseignements du 13 novembre ne soient pas tirés.

(Lire le communiqué de presse ici)

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